Louis Constantin Boisselot (1809 – 1850), issu d'une dynastie de facteurs d'instruments, d’éditeurs et de compositeurs, fut le facteur de pianos le plus actif de toute la famille. Dans sa jeunesse à Paris, il se lia d'amitié avec Franz Liszt, qui plus tard devint le parrain du fils de Boisselot, d'ailleurs nommé Franz comme le compositeur. Le piano de concert que Boisselot envoya en 1847 à Odessa pour la dernière tournée de Liszt, devint le "collaborateur favori" de Liszt et l'accompagna pendant de longues années. Le compositeur était très fier de son piano. Voici ce qu’il écrivit au frère de Boisselot, Xavier: «Tu sais que je conserve depuis 13 ans, dans ma chambre de travail à Weimar, le piano que ton génial frère m'avait envoyé à Odessa en 1846. Quoique les touches en soient usées par les batailles que mes doigts ont livré pour la musique du passé, du présent et de l'avenir, je ne consentirai jamais à le changer et suis résolu à lui rester fidèle jusqu'à la fin de mes jours, car il est mon partenaire de travail favori.» À l'apogée de sa carrière, avec ce piano, exemplaire aussi bien pour sa qualité esthétique qu'artisanale, Boisselot créa un chef-d'oeuvre hautement sophistiqué et remarquable.